Tony Harding
Tony Harding fut toute sa vie durant un talentueux représentant de l'art concret, cette peinture au-delà de l'abstraction, qu'il avait sans cesse fouillé et refouillé pour arriver à en être un de ses grands maîtres.
Ce type de peinture, en apparence facile, par la simplicité de ses formes et de ses couleurs se veut totalement universaliste.
D'ailleurs, c'est certainement ce choix artistique qui l'avait conduit à s'exiler d'Angleterre, pour venir s'établir ici, en terre d'Aude.
Il trouvait la société proposée par Mme Thatcher trop peu universaliste pour l'éducation de ses enfants.
Lui, cet européen convaincu mais qui était resté un Londonien “so british”, n'a plus jamais remis les pieds dans son pays natal.
J'ai côtoyé des dizaines de peintres, de sculpteurs, de musiciens et d'artistes en tous genres, aucun n'avait cette rigueur. Il avait fait de sa vie et de son œuvre, un seul et unique bloc, où même un papier à cigarette ne le séparait de ce qu'il peignait et ce qu'il pensait.
Notre très long compagnonnage artistique ne fut interrompuque par ce caractère en acier trempé. Néanmoins, je garde pour cet homme droit tout le respect qu'il mérite, et je le remercie encore pour avoir réussi à apaiser ma façon désordonnée de concevoir mon art.
Demain, certainement, on découvrira son immense contribution à la pensée artistique et son énorme production, lui qui fut un travailleur acharné.
Lorsque je lui demandais pourquoi il n’arrêtait jamais de peindre, sérieux comme un pape, il me répondait : “Tu sais si je m’arrête j'ai peur de ne plus savoir”.
Jomy Olé magazine